Du 5 au 6 juillet, Bakou, la Capitale de l’Azerbaïdjan, a été le point de rassemblement de 93 pays, dont le Maroc, qui ont pris part à la réunion ministérielle du Bureau de coordination du Mouvement des non-alignés. Une occasion pour les deux pays de poursuivre le dialogue bilatéral sachant qu’il s’agit d’une plateforme multilatérale propice au renforcement des relations entre les Etats-membres. Présidée par l’Ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale, et l’Ambassadeur du Royaume en Azerbaïdjan, Adil Embarch, la délégation marocaine a pris part à cette réunion qui a été soldée par la déclaration de Bakou qui a souligné la nécessité dans les circonstances internationales actuelles, d'une unité renforcée au sein du Mouvement des non-alignés. Un principe que l’Azerbaïdjan veut appliquer à la lettre dans ses relations avec le Maroc, confie une source diplomatique bien informée, expliquant que Rabat et Bakou partagent une volonté commune de porter leur coopération à un niveau supérieur. La réunion des Mouvement des non-alignés fut une occasion de réaliser à quel point les deux pays partagent la même vision sur plusieurs sujets d’intérêt commun sur la scène internationale.
La rencontre des non-alignés intervient au moment où les deux pays raffermissent leur dialogue bilatéral surtout au niveau parlementaire. Lors de sa visite à Bakou où il a pris part à la célébration du centième anniversaire de la naissance de l’ancien président azerbaidjanais, Heydar Aliyev, le président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami, a tenu une réunion de travail avec le président de l’Assemblée nationale de la République d’Azerbaïdjan, Sahiba Gafarova, durant laquelle ils ont convenu de « renforcer et de soutenir davantage ces relations à travers une communication constante entre les deux institutions législatives et l'échange d'expériences et d'expertise ».
Ce coup de pouce à la coopération parlementaire n’est que le prélude d’une intensification des échanges au niveau gouvernemental, apprend-on de sources bien informées, selon lesquels les deux pays comptent désormais renforcer leur coopération dans plusieurs secteurs. Aviation civile, commerce, tourisme, énergie, et défense, autant de secteurs où les deux pays se voient comme des partenaires complémentaires. En ce qui concerne la coopération militaire, les contacts ont d’ores et déjà commencé, sachant que le Ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l'Administration de la Défense nationale a d’ores et déjà examiné les perspectives d’une coopération militaire accrue avec le ministre azerbaidjanais de l’Industrie de Défense, Madat Guliyev, en marge de la conférence internationale de la Défense IDEX 2023 qui s’est tenue le 21 février dernier à Dubaï. Le potentiel de coopération s’annonce intéressant pour le Maroc qui voit d’un œil curieux l’expertise de Bakou dans l’usage des drones et des nouvelles technologies dans la guerre moderne.
Jusqu’à présent, nous ne sommes qu’en début de rapprochement entre les deux pays. Le contexte s’avère propice puisque Bakou a une position jugée favorable au Maroc dans l’affaire du Sahara. Bakou, rappelons-le, a déclaré officiellement soutenir l’intégrité territoriale du Royaume. L’attachement réciproque à l’intégrité territoriale semble ainsi le socle d’une relation prometteuse.